dimanche 30 août 2015

Mardi 4 avril 2006 : Vauvenargues – Puyloubier.

9h45 : au départ du parking des Cabassols, à Vauvenargues, Viviane et Oscar m’accompagnent un moment puis rebroussent chemin. Oscar, planté sur place, ne sait plus qui il doit suivre…
Le GR 9 s’engage par le chemin des Venturiers à l’assaut du versant nord de la montagne Sainte-Victoire.
Cette immense masse calcaire des Préalpes du Sud, dressée à l’est d’Aix-en-Provence, a surgi il y a 70 millions d’années, étalant autour d’elle sédiments calcaires et argiles rouges, creusée de grottes et de gouffres. Elle fut immortalisée par Cézanne qui l’a peinte une soixantaine de fois.
J’emprunte d’abord une large piste carrossable qui monte en milieu forestier jusqu’à l’altitude de 722 m. A ce point, je retrouve un randonneur allemand entrevu au départ. Assis sur un banc, nous faisons une petite pause.
A partir de cette altitude, la végétation change. Le sentier serpente dans une lande broussailleuse où se mêlent plantes alpines et méditerranéennes. Le chemin de l’ancienne enceinte du prieuré a été réhabilité et enroché pour prévenir l’érosion. En lacets il atteint le prieuré de Sainte-Victoire, datant du XVIIe siècle. Une des ailes du monastère sert de refuge.


                                                                                                                                       
Cet édifice est en cours de réfection par une association locale. Un chantier y est d’ailleurs en cours. Discussion avec des membres de l’association qui y travaillent aujourd’hui, montés à pied pour la plupart depuis la fin du chemin carrossable.


Un peu plus haut, à 946 m, culmine la croix de Provence qui domine le massif et s’aperçoit de toute la région. Beaucoup de touristes sur le site, dont mon Allemand…
Le GR 9 va maintenant se poursuivre vers l’est sur la crête, vaste étendue calcaire désertique que même les moutons ont désertée, et seulement parcourue par les randonneurs. Sur ce sol karstique où affleurent les pierres creusées et sculptées par les pluies, le sentier n’existe plus. Il faut se frayer un passage entre les rochers, suivant un balisage incertain.
Retrouvant la solitude, je m’arrête à hauteur du Signal (969 m) pour casser la croûte : vue splendide sur le Grand Lubéron au nord et Vauvenargues dans la vallée.


Je poursuis ma randonnée dans ce désert calcaire à maigre végétation buissonnante.


Je chemine sur la crête entre les deux versants, passe ainsi au Bau des Vespres, à la brèche de Genty et atteins le pic des Mouches (1011 m), le point culminant. Quelques points de passage difficiles pour y accéder avec des chaînes en main-courante crochetées dans le rocher. D’ailleurs les filles d’un groupe qui arrive en sens inverse refusent de s’y risquer en me voyant dans des positions acrobatiques le long de la paroi. Seuls les garçons s’y aventurent.
Les crocus fleurissant émergent entre les pierres ; un crave à bec rouge s’envole de la falaise.
Refuge pour l’avifaune, la Sainte-Victoire est une précieuse réserve ornithologique d’espèces en voie de disparition. Une table d’orientation sur le pic permet un panorama circulaire de premier ordre.



Après le pic des Mouches, je poursuis ma randonnée sur la crête, toujours vers l’est. La sente est plus marquée, plus facile aussi. Un autre sentier monte du col des Portes.
Bientôt la crête s’abaisse. Le GR retrouve une couverture forestière, notamment pins d’Alep et chênes verts. Arrivé à l’oratoire de Malivat, colonne isolée à 776 m, je délaisse la ligne de crête principale pour me diriger sur le flanc méridional du massif.
Une éprouvante descente plein sud dans la rocaille m’attend maintenant, plongeant sur la ligne de plus forte pente vers Puyloubier. J’atteins le village et je gagne à 17h15, un peu en retrait du parcours, le camping où nous avions dormi hier et où sont installés Viviane et Oscar. Content d’enlever les chaussures après cette dernière et magnifique journée de randonnée.
Le camping est situé juste au pied de la montagne, s’insérant dans la garrigue environnante. A la tombée de la nuit, le cri de parade du hibou petit-duc, note unique, douce et régulière…

*****

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire