A Rocbaron, le sentier s’élève de
suite. Je monte vers les Terres Blanches, contournant le versant ouest d’une
crête. Une hutte de chasseurs, dissimulée dans le paysage, rappelle de tristes
activités. Je gagne le sommet (498
m ). A partir de là, le GR 9 se poursuit vers l’est sur la crête. Vue magnifique
sur le massif des Maures et Notre-Dame des Anges.
Je randonne maintenant sur la
dernière crête préalpine : bonnes odeurs méditerranéennes. Ça et là, par
le sol piétiné et défoncé d'un boutis, on devine le passage de sangliers, à la recherche de
racines et de pitance. Au nord, un ancien lac est encore bien visible par la
prairie qui l’occupe.
Peu après le GR quitte la crête et
attaque la dernière descente préalpine par une large piste inintéressante,
taillée sur le flanc de la
montagne. Au bas, je rencontre, constitué avec des fleurs des
bas-côtés, un « tag » au milieu du chemin signé Oscar.
J’atteins Carnoules où Viviane
m’attend en contrebas d’un cimetière. Nous mangeons sur place dans le Boxer.
La chaleur s’accentue. Dans
l’après-midi, nous traversons Carnoules en voiture. Nous sommes dans la plaine
séparant le massif alpin du massif des Maures.
Après Carnoules, nous roulons sur
le GR 9 par un trajet jusqu’à Pignans. Nous continuons par une petite route,
nous passons sous l’autoroute A57 qui longe le pied des Maures.
A partir de là, je continue à
pied. J’attaque le massif des Maures.
Les Maures, massif cristallin au cœur de la Provence calcaire,
présentent de nombreuses collines rocheuses couvertes de forêt. Situé entre
Hyères et Fréjus, ce massif est une chaîne formée par le même plissement que
celui qui engendra la Corse.
Pour l'essentiel, les roches du massif des Maures sont des roches très
anciennes. Il s'agit de roches cristallophylliennes et cristallines : gneiss,
schistes et micaschistes.
Tout d’abord je parcours un
étroit vallon où coule un ruisseau : le vallon de Notre-Dame des Anges. Le
changement géologique est de suite visible : roches brillantes en strates
et en feuillets, présence de chênes-lièges et de châtaigniers.
Le sentier commence à
grimper : montée régulière dans le maquis.
Le maquis est une formation végétale dense qui peuple les terrains
siliceux des massifs anciens soumis au climat méditerranéen.
Surtout couvert de chênes verts, de chênes-lièges, de bruyères
arborescentes et d’arbousiers, le maquis du massif des Maures est, lors des
sévères sécheresses estivales, la proie régulière des incendies.
Les villageois ont longtemps vécu de la ressource naturelle des
chênes-lièges : les troncs orange vif ont été écorcés lors de la montée de
la sève pour en récolter le liège. Cette petite industrie a vécu. Ce sont les
compagnies étrangères qui exploitent aujourd’hui
le liège des Maures.
Les châtaigneraies continuent, elles, à être cultivées. C’est pourquoi
on rencontre de nombreux panneaux d’interdiction de cueillette des châtaignes.
Parmi les chênes-lièges écorcés
et les châtaigniers, j’atteins à 16h20 Notre-Dame
des Anges (768 m )
qui se prétend le point culminant des Maures. C’est faux ; le sommet le
plus haut est le Signal de la
Sauvette à quelques kilomètres plus loin. Viviane est là qui
m’attend, arrivée par la route. Nous visitons le sanctuaire, lieu de pèlerinage
très fréquenté mais d’un intérêt architectural limité. Une congrégation de
moines gère le site.
Lorsque les touristes sont
partis, nous nous installons sur un emplacement herbeux aux abords du site.
Nous y passons une soirée agréable au soleil couchant. Allongé dans l’herbe, Oscar en ferme les yeux d’aise. Nous nous retrouvons seuls face à la
chapelle et à la tour de télécommunications.
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