Avec son altitude de 1912 m , les vents qui
battent son sommet, le gel qui fait éclater le calcaire, le Ventoux constitue
comme une enclave montagnarde en milieu méditerranéen. Remarquable unité
géographique, il ne représente plus que le versant sud d’un anticlinal dont le
surplus s’est faillé et effondré.
Je quitte le camping-caravaneige
du Mont Serein à 9h30. Rencontre
du GR 4 à l’abri du Contrat. Après quelques lacets, le GR 4 se sépare du GR 9
et monte vers le sommet du mont Ventoux.
De grandes futaies de pins d’Alep, avec chênes, hêtres, pins à crochets, mélèzes, constituent une forêt
primaire restaurée, après le déboisement continu dont le Ventoux a été la
victime depuis les temps les plus anciens pour servir de pâturages et d’espaces
cultivables, et plus récemment pour les constructions navales de Toulon.
Le GR 9 continue sur la face nord
du mont Ventoux, en corniche, à une altitude à peu près constante de 1400 mètres . Il
franchit les ravins de Faouletière, éboulis accumulés au pied des parois abruptes.
Quelques chamois se laissent observer qui traversent les éboulis. Un peu plus
loin un groupe de jeunes spéléologues s’apprête à pénétrer dans la grotte des
Vents, en contre-haut du sentier. Le GR 9 traverse une ancienne forêt
naturelle. Le soleil part en morceaux, l’horizon se bouche.
Un grand corbeau s’envole tout
près, fouettant l’air de ses puissantes ailes. Le balisage disparaît. Pas
étonnant, car j’emprunte par erreur une variante non balisée parallèle au GR,
mais un peu plus haut, que je suis jusqu’à l’épaulement de la Frache : vaste
prairie, passage très dangereux par temps d’orage. Mon inquiétude
s’envole ; car la brume se lève, découvrant brièvement le mont Ventoux.
Je retrouve le GR 9 au lieu-dit
cabane de la Frache ,
ainsi que le GR 4 en provenance de la crête du Ventoux. Je gagne la route
départementale 164 à un soi-disant belvédère. En tout cas maintenant la vue est
masquée par la forêt.
Viviane et Oscar m’y accueillent
à 12h30. Nous mangeons sur place à l’intérieur du camping-car, car la pluie
s’en mêle. Nombreux cyclistes sur la route.
Je repars à 15h, cette fois avec
Oscar. Le GR 9 et le GR 4 continuent vers le sud. Nous rattrapons un randonneur
suisse. Le temps de revêtir cape et veste de pluie, et l’orage éclate, soudain,
violent… Oscar fait un bond, prend peur et s’enfuit sur quelques mètres. On
marche rapidement sous la pluie. Mon compagnon randonne depuis la Suisse et se dirige vers la Méditerranée , seul,
pendant quinze jours. Oscar s’élance derrière des voitures de chasseurs qui
nous doublent. C’est l’ouverture de la chasse aujourd’hui ! A la cabane
forestière du Jas Forest, on rattrape les chasseurs. [Les bergeries sont des jas,
l’endroit où le troupeau se jasse (se couche, dort).] Pas très aimables quand
même, ils vont repartir, vu le mauvais temps. Je quitte là mon compagnon qui
poursuit sur le GR 4.
Oscar et moi continuons plein
sud, sous les trombes d’eau. Nous atteignons la D 1 à 16h45, non loin de la ferme de la Loubatière. Au
bord de la route où l’on attend la prochaine averse, Viviane se laisse désirer.
Apparemment le lieu de rendez-vous n’a pas été assez précis.
Nous
allons passer la nuit au camping municipal du Défends, à Sault, passablement détrempé…
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