dimanche 30 août 2015

Mercredi 4 avril 2007 : Hôtellerie de la Sainte-Baume – Signes.

Aujourd’hui je pars pour une marche sur le massif de la Sainte-Baume.
A 9h15, Viviane et Oscar m’accompagnent jusqu’au moment où le sentier commence à grimper. Valse-hésitation d’Oscar qui ne sait qui il doit suivre ! Je m’engage dans la forêt.
Cette forêt-relique, remarquablement protégée, et cette montagne de la Sainte-Baume peuvent être comptées parmi les plus grands lieux sacrés de France.
La forêt est qualifiée de chênaie pubescente, forêt épaisse exposée au nord à l’abri de la haute falaise. Bénéficiant ainsi d’un micro-climat, cette forêt de 130 ha serait le reste de la forêt qui couvrait la Provence à la fin de l’ère tertiaire. Les chênes et, plus haut, les hêtres ont plusieurs siècles d’existence. Humidité, fraîcheur, moisissures, mousses, lichens et champignons y dominent.
La traversée de cette forêt est réglementée, et il est demandé de rester impérativement sur les sentiers balisés et ne pas s'en écarter. Le GR attaque la montée vers la crête par un sentier taillé en marches d’escalier pour éviter le ravinement. La pente s’accentue. J’atteins une intersection. C’est le chemin d’accès au sanctuaire Sainte Marie-Madeleine. Je fais le détour pour atteindre le sanctuaire (860 m). 150 marches d’escalier pour accéder à la grotte. Une pietà, monumentale, représente la 13e station d’un chemin de croix, inaugurée en 1914.
La grotte aurait été selon la tradition le refuge de Marie-Madeleine qui y aurait vécu les trente dernières années de sa vie, après avoir accosté aux Saintes-Maries-de-la-Mer ou à Marseille et évangélisé la région. Depuis 1295, taillé à flanc de falaise, le couvent est gardé par des Dominicains.


La grotte Sainte Marie-Madeleine

Vue impressionnante. Une poulie sert à monter les victuailles depuis la base du bâtiment jusqu’aux lieux de vie des moines.
Je quitte le sanctuaire au moment où un groupe de randonneurs arrive sur ces entrefaites.
Le GR entreprend maintenant d’atteindre la crête, d’abord aisément sous forêt puis dans la rocaille au milieu de gros blocs calcaires. C’est par le col du Saint Pilon (952 m), étroite échancrure dans les falaises, que j’atteins la crête. On devrait avoir un large panorama ; mais l’horizon est bouché par la brume.
Le massif de la Sainte-Baume, avec ses nombreuses grottes et avens, est le principal château d’eau de la basse Provence où prennent leur source toutes les rivières de la région.
La formation du massif de la Sainte-Baume a la même origine que le plissement pyrénéen. Il y a 65 millions d'années, la péninsule ibérique entre en collision avec la plaque européenne, ce qui provoque la formation des Pyrénées. Le sud-est de la France, propulsé alors vers le nord-est d'une centaine de kilomètres, subit des déformations dont une des plus importantes est celle du massif de la Sainte-Baume. Une nappe de couverture, venant du sud, a raboté les anciens reliefs, renversant leurs couches. Ainsi les couches plus anciennes recouvrent des couches plus récentes.
Je poursuis dans la solitude sur la crête calcaire qui s’étire vers l’est.


J’atteins le Joug de l’Aigle puis le Signal des Béguines (1148 m). J’y fais une petite pause pour manger un fruit.
Sur le parcours, des odeurs fortes, des crottes de moutons…
Au pas de Villecroze, alors que je venais de constater que j’étais seul au monde, un groupe de randonneurs atteint la crête. Mais je ne suis pas leur itinéraire. Je rejoins la limite de la végétation et me dirige vers le sud. Je dérange quelque peu un troupeau de moutons. La descente est longue sous la forêt méditerranéenne. Longue, très longue… Par deux fois, alors que j’avais atteint un vallon, il m’a fallu remonter un nouveau dénivelé, malvenu en fin de parcours !
Vers 14h, j’atteins une route dans le vallon du Raby où je pensais retrouver Viviane. Mais elle n’a pas osé emprunter cette route, d’après elle trop étroite. Il me faudra donc marcher pendant encore 40 minutes pour rejoindre Signes, nichée au sud du massif.
Viviane m’attend sur un parking. Pas très convivial, l’endroit, mais j’ai faim. En effet je n’avais pas prévu de manger en cours de route (pas très raisonnable pour un randonneur averti !).
Repas dans le Boxer et courte sieste.

Nous nous dirigeons vers Belgentier. Un petit camping agréable au bord d’un cours d’eau, le Gapeau, nous accueille sur un emplacement enherbé où poussent les pâquerettes.

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